Fondements du Yi Quan |
La caractéristique principale du Yi Quan est que les mêmes exercices servent en même temps à cultiver la santé et à se défendre. En regardant pratiquer une personne, on ne peut pas facilement distinguer s'il s'entraîne à but martial ou pour la santé. Face à quelqu'un et en opposition, le corps oriente naturellement les exercices vers le combat. En état de paix, les mêmes exercices se servent des mêmes principes pour cultiver la santé (Yang Sheng Zhuang). Avec l'âge, l'avantage de cette méthode est que l'on bascule aisément de l'aspect combat vers la santé. L'intensité de la pensée (Yi) est le levier principal de ce passage .
La vision universelle de l'homme Un autre principe du Yi Quan concerne la relation de l'Homme avec le monde qui l'entoure, l'univers.
L'Homme est un microcosme. Tout ce qu'il y a à l'extérieur de lui appartient au macrocosme ou univers. La relativité de la lenteur et de la rapidité Une autre particularité du Yi Quan est que l'on s'entraîne en même temps lentement par le mouvement extérieur, tout en allant vite à l'intérieur. A l'intérieur du corps, les exercices se traduisent par une incessante transmutation de la décontraction (Song) en tonicité (Jin) : un genre de vibration qui peut être rapide ou lente selon la volonté (intention) de la personne ; et cela pendant que le geste extérieur se fait lentement. Par exemple, c’est comme vouloir attraper un papillon : on approche doucement avant d'accélérer. Le flux du geste continu permet au mouvement d'être sans cassure, donc plus explosif.
La dureté provient d'une part de l'homogénéité de la force du corps qui, jumelée à la décontraction, n'est pas freinée par un ou plusieurs muscles, et d'autre part par la capacité du pratiquant – à travers l' apprentissage des étapes de la posture (Zhan Zhuang), des essais de force (Shi Li) et de l’émission de la force (Fa Li) – de passer de l'interface de la décontraction à celle de la contraction totale et explosive de l'endroit voulu du corps. La force d'inertie en biomécanique nous permet de mieux comprendre : lors d’un freinage brutal, une personne de cinquante kilos dans une voiture qui roule à 50 km/h pèse jusqu'à mille kilos ! |